Elwyr Quickpace entra dans le bureau de recensement.
Pour lui qui avait une constitution comparable à celle d'un moineau anorexique, ou encore d'une petite pousse de bouleau, c'était un acte d'un courage dont il ne faisait que rarement preuve. Il lui arrivait, bien entendu, de sortir s'approvisionner, mais il le faisait le plus rarement possible, et essayait de négocier avec les marchands d'avoir des livraisons régulières.
Il regarda d'un air assuré la bureaucrate, se tenant derrière son bureau, sans la moindre queue, et dit d'une voix parfaitement sûre et maîtrisée :
"Bonjour. Je suis ici pour le recensement."
*Bien. C'est bon. Voix assurée. Pas de tremblement. Dos droit. Tu ne tritures pas ton bonnet. Tout va bien.*
La bureaucrate lui rendit un regard aussi chaleureux que s'il venait, devant ses yeux, de tuer un membre proche de sa famille, et lui tendit une fiche. Il la salua respectueusement en inclinant la tête, se retourna, et trouva une table libre, munie d'un encrier, d'une plume, et de la mention "veuillez laisser la plume et l'encrier en place pour le suivant, merci.".
Il s'installa donc et commença à écrire.
Nom : Quickpace
Prénom : Elwyr
Race : Elfe sylvain
Âge : 80 ans
Description physique :
Je mesure environ un mètre soixante-quinze, mais je peux paraître plus grand, étant de constitution faible, pour ne pas dire maigrichonne, pour ne pas dire carrément squelettique. Ca me donne un petit côté fragile qui réveille ce tendre instinct maternel présent chez la plupart des femmes.
De plus, de manière objective, je suis globalement mignon. Des cheveux d'un blond cendré, dont des mèches s'échappent de mon inséparable bonnet, et de larges yeux d'un bleu légèrement grisé, tout simplement adorable.
A part ça, je porte de manière systématique une tunique d'un vert feuille uni, d'une matière assez épaisse mais plutôt souple, du genre à protéger des froids timides, mais pas des coups.
Il avait essayé d'être aussi honnête et objectif que possible, et essaya d'éviter une relecture qui lui montrerait que ce n'était pas le cas. Il ne pouvait pas non plus se permettre d'avoir l'air d'hésiter, de douter, ou de manquer d'assurance. Il savait où il allait.
Description du caractère :
Je suis d'un naturel plutôt nerveux et hésitant, et je l'ai d'ailleurs plus ou moins toujours été. Cependant je travaille dur sur ces quelques défauts, et au cours des cinq dernières années, je suis parvenu à supprimer la quasi-totalité des symptômes. Je semble donc, en société, aussi calme et assuré que n'importe quel marchand, vendant ses potions, ne craignant aucun vol, ayant bien sûr un gourdin derrière mon comptoir, juste au cas où, etc.
Je cherche donc à avoir un contrôle absolu sur moi et mes actions en permanence. La raison pour cela est que, il y a de ça quelques années, cinq bientôt (comme le temps passe !), j'ai rencontré une femme, magnifique, splendide tout ce que vous voulez... Et comme un niais, que je suis sans doute, j'ai pris peur, me suis enfui, et je ne l'ai jamais revue depuis.
C'est pourquoi j'ai cherché à changer et à prendre l'habitude des relations de ce genre. Je suis jeune certes, et ces dernières années ont sans doute fait de moi un coureur, un séducteur vil et abject, sans scrupule, et merveilleusement agréable à fréquenter pendant les quelques heures qui suivent ma rencontre.
Les adjectifs le qualifiant lui venaient du fond du coeur : il détestait ce qu'il faisait à toutes ces femmes qu'il rencontrait. Mais elles n'avaient pas d'importance. Une seule comptait, et le jour où il la rencontrerait de nouveau, il faudrait qu'il soit prêt. Il ne laisserait pas sa bêtise et sa peur viscérale de ne pas être à la hauteur gâcher ses chances.
Je suis aussi, globalement, assez gentil, aimable, et serviciable. C'est pourquoi je suis apothicaire : mes potions ne me coûtent pas grand chose, je les revends avec la marge nécessaire à la vie simple que je mène.
Plus que gentil et aimable, je dirai que je suis même résolument pacifiste, évitant les conflits autant que possible ( je n'ai généralement aucun problème de ce côté là). Si jamais le ton s'échauffe et monte, je m'incline immédiatement, quelle que soit l'image qui m'est donnée après ça : les défis sont comme la peste, je vis loin d'eux et ils ne me dérangent pas.
Histoire personnelle :
Je viens de Dirr, un petit village sans importance et perdu dans la forêt. J'ai mis longtemps à grandir, ce qui a causé des moqueries de la part d'une grande partie -traduisez totalité- de mes con-futur-citoyens. En grandissant, je n'ai pas cherché le développement physique, mais plutôt intellectuel : je suis donc devenu un guerrier pitoyable, et j'ai été employé comme guérisseur. Un beau métier, si vous voulez mon avis, bien meilleur que celui qui consiste à se faire charcuter pour un gain inexistant. Mais vous ne le voulez pas.
Enfin, bref, mon village a brûlé : un imbécile qui venait de découvrir le principe des lentilles courbes, qui réunissent les rayons sur un même point. Tout fier, il a mis le feu à une brindille, le feu s'est propagé. J'ai réussi à survivre parce que j'étais, à ce moment, parti chercher des herbes (pour concevoir une décoction qui change de couleur lorsqu'on ajoute du sel, j'ai toujours adoré faire ce tour). Je n'ai donc jamais su quel était l'imbécile. Dommage, j'aurais bien aimé pouvoir me gausser de lui dans l'au-delà.
Je suis donc arrivé ici, un tout petit peu avant le début de la révolte. C'est là que j'ai rencontré Wamillou (oui, c'est d'elle dont j'ai pris peur comme le dernier des idiots, j'aurais pu mettre le feu à la forêt dans la foulée, ça n'aurait pas été incohérent), et que j'ai établi mon petit magasin de potions. C'est sur ce point que j'ai bénéficié d'une chance incroyable : les révoltés et les gardes de la reine détruisirent la plupart de mes concurrents, pour éviter que les autres ne puissent en profiter, et épargnèrent le mien parce qu'il n'était pas du tout connu ni développé. Quand ils se sont retrouvés à avoir besoin de potions, il n'y avait guère plus que moi sur le marché.
Je n'ai refusé d'en vendre à personne, restant parfaitement neutre dans ce conflit, qui m'était plutôt étranger. C'est ainsi que j'ai joui d'une publicité fort intéressante, et que je suis maintenant établi de manière sûre, et que je n'ai aucun souci à me faire sur ce que je pourrai bien manger le lendemain.
J'ai également profité de cette période trouble pour développer mes talents de guérisseur, et donc mes sors de soin. J'ai acquis des connaissances intéressantes en anatomie, et suis capable de faire des choses intéressantes avec l'eau. Je ne suis cependant pas très endurant, il ne faut donc pas trop m'en demander : je reste néanmoins efficace, et connais une variété assez développée de sorts de l'eau.
Signes distinctifs spéciaux :
J'ai un tic nerveux dont je n'ai pas encore réussi à me débarasser : en état de stress intense, je joue, tripote, triture, peu importe le mot, la pointe de mon bonnet.
Équipement :
Je ne porte aucune arme, ni aucune armure, mon pacifisme me restreignant à mon éternelle tunique.
Fiche de caractéristiques :
Force : 5 + 0
Dextérité : 30 + 0
Constitution : 5 + 0
Intelligence : 25 + 40
Sagesse : 25 + 40
Réflexes : 10 + 40
Popularité : 55 + 10
Il considéra d'un oeil la forme de ce qu'il avait écrit, sans se préoccuper du fond (qu'il ne voulait de toute façon pas corriger). Puis il se leva et retourna vers Bureaucrate-au-regard-froid, à qui il rendit sa fiche noircie avec un sourire et un clin d'oeil.
D'un pas parfaitement maîtrisé, trop rapide pour passer pour une parade et trop lent pour traduire un malaise, il quitta la salle et retourna dans les rues.
[hrp : Vali valou. Mon avatar risque de ne pas arriver avant demain : ce sera une image de Link. Je me demandais simplement savoir si je pouvais avoir réussi à établir mon commerce pendant la révolution, sachant que j'étais là pour la V2 ?]