Dans une petite ruelle parallèle à la Rue de La Potence se dresse une bien étrange taverne. La ruelle en soit est un véritable coupe-gorge. A l’angle de celle-ci, il y a toujours quelques mendiants à la mine patibulaire, qui lorgnent sur la bourse des passants. La taverne, quant à elle, est sans aucun doute la plus mal famée de toute la cité. Une enseigne mal fixée indique le nom suivant : L’Auberge du Maraudeur. Malgré son aspect peu attrayant, l’auberge du maraudeur est très fréquentée et dès le soir venu, l’alcool coule à flot et les bagarres s’enchaînent. Les gens que l’on trouve là bas ne sont pour la plupart que de pauvres diables qui viennent noyer leur ennui dans l’alcool ou tromper leur femme. Car, en effet on trouve toujours dans cette auberge une ou deux jeunes femmes, légèrement vêtues, qui semblent attendre accoudées au bar qu’on vienne leur offrir un verre et peut être un peu plus.
La salle principale est assez spacieuse, parsemée de tables en chêne, ces mêmes tables où par endroit on peut remarquer l’entaille d’un couteau ou d’une épée. Derrière le bar, un orc massif à l’air menaçant remplis des verres presque continuellement. Pourtant, un observateur avisé notera qu’il garde toujours un œil sur les filles du bar, et que dès que l’une d’elle est en bonne compagnie, il s’empresse de lui glisser la clé de l’une des chambres de l’étage. Sous le comptoir, l’orc en question garde toujours un lourd cimeterre et un gourdin, pour le cas où il aurait à faire à un mauvais client. Au fond de la salle, à une table isolée, un homme encapuchonné observe la foule tout en fumant sa pipe. De temps à autre un client s’assoit à sa table, et après un bref échange de parole, le client glisse une petite bourse à l’homme et s’éloigne d’un air satisfait. Tout à côté de cet étrange personnage il y a une porte mais personne ne peut y entrer sans avoir d'abord parlé un bon moment avec l'homme à la capuche.
De temps à autres un homme enivré commence à chercher les ennuis, mais presque immédiatement le vigilant tavernier l’envoie cuver son vin dehors à grand coup de pieds dans le derrière, et curieusement, celui-ci ne reviens pas. Apparemment le pied d'un orc ça fait mal. Il y également un autre personnage qui mérite qu’on si arrête. C’est un korrigan qui se fait appeler Jeko et qui a toujours deux ou trois personnes à sa table. C’est un véritable spectacle que de le regarder battre les cartes et distribuer. Mais le plus drôle est sans nul doute la mine dépitée de tous ceux qui se font plumer par son habileté redoutable et sa chance insolente. Mais malgré son aspect chétif, on raconte qu’il sait aussi jouer de la dague quand on rechigne à le payer.
On raconte que l’on peut trouver tout ce que l’on cherche dans cette auberge à condition d’y mettre le prix. Mais l’on dit aussi qu’elle est un repaire de brigand, et que l’on y perd la vie aussi vite que la bourse. Certains viennent y chercher un fin connaisseur des plantes de la région qui puisse leur vendre un peu de rêve. Néanmoins ce ne sont là que des rumeurs qui circulent parmi le petit peuple...